La langue

 

​​Une langue est un ensemble de signes vocaux (ou gestuels) et graphiques qui permet à un groupe donné de communiquer et de s'exprimer.

Une communauté linguistique est un groupe d'humains qui utilisent une même langue pour se comprendre.

Dans le monde, il existe plusieurs langues :
1. La langue française​
2. La langue espagnole
3. La langue anglaise
4. La langue allemande
5. etc.

La section La langue de la bibliothèque virtuelle traite des sujets suivants :

Catégories

  • Les registres et les niveaux de langue

    ​​​Il existe quatre registres ou niveaux de langue. Ces registres se distinguent par la qualité de l’expression, la richesse du vocabulaire et la complexité de la syntaxe. Chaque contexte de communication est associé à un niveau de langue qui lui est approprié. Les niveaux de langue participent à l'amélioration de la qualité d'un texte et contribuent à le rendre plus crédible, adéquat.

    1. La langue populaire
    2. La langue familière
    3. La langue standard
    4. La langue soutenue ou littéraire

    ​​

    Un même mot peut appartenir à des registres de langue différents selon le contexte dans lequel il est utilisé. Par exemple, le mot char est utilisé dans plusieurs registres :

    1. J'ai pris mon char pour aller à l'épicerie. (langue familière)
    2. Le défilé contenait plusieurs chars allégoriques. (langue standard)

    Langue populaire

     

    La langue populaire s’éloigne des règles de la langue et accepte à peu près tout : anglicismes, termes impropres, termes péjoratifs, termes vulgaires, verbes mal conjugués, mauvais emplois du genre et du nombre, contractions de prépositions et de déterminants, sons remplacés par d'autres, etc.

    Les mots et les expressions issus de ce registre sont associés à certains groupes sociaux (les adolescents, les étudiants, etc.) ou à certains milieux socialement dévalués. Ce registre n'est pas conseillé à l'intérieur d'une situation formelle de communication.

     

    On reconnaît la langue populaire...

    1. Dans plusieurs anglicismes intégrés dans le parler québécois.
    « chatter » au lieu de « clavarder »
    « checker » au lieu de « vérifier »
    « chum » au lieu de « petit ami »

    2. Dans plusieurs expressions issues de la communauté linguistique adolescente.
    « lol » au lieu de « mourir de rire »
    « c'est full cool » au lieu de « C'est vraiment agréable »
    « il s'est fait abuser » au lieu de « il s'est fait avoir, arnaquer, piéger »

    Langue familière

     

    La langue familière est généralement employée à l’oral. Elle respecte, la plupart du temps, les règles de base de la grammaire, mais permet des écarts qui simplifient la façon de s’exprimer. Malgré cela, elle demeure admise sous certaines conditions. Elle correspond au langage courant; celui qu'on utilise tous les jours.

    Comme son nom l’indique, ce registre est surtout employé entre proches, entre personnes appartenant à une même communauté sociale (membres de la famille, amis, camarades de classe, collègues de travail, etc.), ce qui présuppose une absence de hiérarchie entre les interlocuteurs qui se connaissent bien mutuellement.

     

    On reconnaît la langue familière...

    1. Dans une syntaxe simplifiée et souvent approximative.
    « Au bureau, un de mes collègues, sa femme, elle a eu un bébé. » au lieu de « La femme d’un collègue du bureau a eu un bébé. »

    2. Dans de nombreuses abréviations non encore lexicalisées.
    « T’es là? », « phone », « p’tit dèje » au lieu de « Tu es là? », « téléphone », « petit déjeuner »

    3. Dans certaines formes interrogatives directes.
    « Tu m'appelles d'où? » au lieu de « D'où est-ce que tu m'appelles? »

    4. Dans le vocabulaire familier.
    « pantoute », « pacsac », « placoter » au lieu de « pantoute », « sac à dos », « bavarder »

    5. Dans la suppression du ne dans la négation.
    « J'ai pas bien dormi cette nuit. » au lieu de « Je n'ai pas bien dormi cette nuit. »

    Langue standard

     

    La langue standard est celle qu’on devrait normalement employer à l’écrit pour les documents formels auxquels on attache une certaine importance, comme les lettres et les travaux scolaires. Elle est, entre autres, couramment utilisée à la radio et à la télévision pour les reportages, les documentaires, les nouvelles et, en classe, pour les exposés oraux. Elle porte aussi le nom de français international en raison de son potentiel d’être comprise par tous les francophones.

    Tous les textes formels s'adressant à un public large sont écrits dans une langue standard, car ceux-ci sont exempts d'emplois propres à la langue populaire ou familière sans non plus contenir des mots trop savants.

    Langue soutenue ou littéraire

     

    La langue soutenue ou littéraire est un raffinement de la langue standard. On la reconnaît dans l'utilisation d'un vocabulaire plus riche, de structures de phrases plus complexes, de figures de style plus élaborées et dans l’utilisation de modes et de temps de verbes qui sont normalement peu employés. Le langage soutenu est peu utilisé à l’oral, mais fortement employé dans les romans.

     

    On reconnaît la langue soutenue...

    1. Dans plusieurs mots plus rares.
    « rarissime », « mythique », « insolite », « isthme »

    2. Dans l'utilisation de formes verbales plutôt rares comme le passé simple.
    « passâmes », « fîmes »

    3. Dans les phrases dont la syntaxe atteint un bon niveau de complexité.
    « En ce jour de l’an de grâce 1651, nous passâmes pour la première fois au large de l’isthme de St-Allegro, la terre mythique que nous cherchions depuis le moment où, par un heureux et rarissime hasard, nous fîmes la rencontre de cet insolite, mais aimable humain qu’était Diego de la Marta. »

    LES RÉFÉRENCES

     

    Les registres de langues

  • Les variétés de langue

    Une variété de langue est une différence dans les règles ou les mots d'une même langue.

    Une seule langue française?

    « Le français se renouvelle, se réinvente, se transforme et n'hésite plus à transgresser les règles, devenant ainsi une langue multiple et changeante qui s'adapte au monde moderne et aux réalités culturelles. »

    Source : Organisation internationale de la francophonieUne langue vivante, c'est une langue qui se transforme et évolue selon une foule de facteurs. Ainsi, il n'existe pas une seule langue française, mais des langues françaises.

    Les variétés se distinguent, entre autres, selon les régions.

    1. la variété québécoise (québécisme),
    2. la variété canadienne (canadianisme),
    3. la variété française (francisme),
    4. la variété belge (belgicisme),
    5. la variété suisse (helvétisme),
    6. etc.

     ​​

    La différence entre registre et variation

    Les registres de langue font état de la qualité du langage utilisé, tandis que les variétés font référence aux différences dans une même langue.

    Voici quelques exemples :

    L'image suivante facilite la compréhension de la différence entre les registres et les variétés d'une même langue.

     
    Source http://www.entouscas.ca/2012/06/des-variete-des-registres-et-des-francais-standards

    Comme l'image le démontre, plus le registre de langue devient familier, plus les variétés de langue s'éloignent les unes des autres. On peut alors remarquer une plus grande différence dans le langage utilisé. À l'opposé, plus le registre de langue est soutenu, moins on remarque de différences au sein des différentes variétés du français.

    Les facteurs liés aux variations

    Il existe plusieurs facteurs qui favorisent l'apparition d'une variété de langue (région, histoire, politique, contexte, environnement, etc.). Parfois, un amalgame de facteurs est nécessaire pour faire naître une différence, d'autres fois, un seul suffit.

    La langue peut varier pour de multiples raisons. Les facteurs sont donc pratiquement illimités.

    Le temps

    Certains mots disparaissent avec le temps. En effet, certains étaient utilisés autrefois et ne le sont plus au​jourd'hui. Par exemple: délurer, bâdrer, crémone, étrenner, couverte, peignurecavalier (au sens de chum), mémère/pépère, etc.

    ​​Certains mots apparaissent avec le temps​. La réalité de la vie n'est pas la même d'une​ époque à l'autre et cela a des effets sur la langue que l'on utilise tous les jours. Au temps de nos grands-parents, par exemple, internet n'existait pas. Ainsi, tous les termes qui sont associés à cette technologie sont nouveaux et ont fait varier la langue.


    « Chaque génération de locuteurs qui disparaît emporte avec elle une partie vieillissante du lexique et chaque génération qui se met en place en introduit une nouvelle. »

    Source : Le français, une langue qui varie selon les contextes

    ​​L'espace

    On dénombre 274 millions de francophones à travers le monde (répartis dans 102 pays et territoires), il est donc normal que la langue comporte des différences d'un pays à l'autre.

    Variation du terme courrier électronique :

    1. Au Québec (québécisme) : « courriel ».
    2. En France (francisme) : « mél. » ou « mail ».

    Il est aussi fréquent d'observer des variations dans des régions différentes d'un même pays, dans la prononciation et dans le vocabulaire par exemple.

    Variation de la prononciation au Québec :

    1. Montréal: « arrêête » (arrête), « pôteau » (poteau), « Monrial » (Montréal).
    2. Beauce: « étchoeurer » (écoeurer), « cudjére » (cuillère), « manHé » (manger).
    3. Saguenay: « pizzââ » (pizza), « dîîre » (dire).
    4. Québec: « balène » (baleine), « arrète » (arrête).

    Variation de vocabulaire au Québec :

    1. Montréal: « le bos » (l'autobus), « boîte à malle » (boîte aux lettres).
    2. Beauce: « poste à gaz » (station d'essence).
    3. Saguenay: « cotteur » (chaîne de trottoir), « une froc » (manteau), « un bas de soute » (un pantalon de neige), « faire simple » (faire le pitre), « jigon» (un idiot).
    4. Québec: « la bus » (l'autobus), « une toc » (un chardon), « boîte à malle » (boîte aux lettres).

     

    Les événements politiques et historiques

    La conquête britannique de la Nouvelle-France (1763) a eu plusieurs conséquences sur la vie des colons, entre autres, sur la langue. En effet, en devenant une colonie britannique, les Canadiens français ont été coupés de leur patrie d'origine et leur langue n'a pu évoluer de la même façon qu'en France.

    Peu de temps après, en Europe, les Français ont fait la Révolution (1789). L'utilisation de la langue de la bourgeoisie, qui était jusqu'alors prisée, était maintenant mal vue.

    Variation due à la classe sociale :

    1. Langue de la bourgeoisie : « moé, je suis le roé »
    2. Langue du peuple : « moi, je suis le roi »C'est à ce moment que la langue des Canadiens français (langue de la bourgeoisie) et celle des Français (langue du peuple) se sont éloignées l'une de l'autre, tant au niveau du vocabulaire que de la prononciation.  

    ​​​​​​​​Le contexte linguistique

    Une langue vivante évolue constamment. Il arrive que les institutions décisionnelles de la langue française, comme l'Office québécois de la langue française ou l'Académie française, mettent en place des réformes orthographiques. Ces modifications ont pour but de corriger certaines erreurs, de simplifier l'orthographe, d'uniformiser les règles, etc. et font ainsi varier la langue d'une époque à l'autre.

    Il arrive aussi que de nouveaux mots (néologismes) apparaissent. Ceux-ci apparaissent d'abord dans l'usage (c'est-à-dire dans les discussions de tous les jours). Lorsqu'ils sont utilisés par une majorité de locuteurs, on les inclut dans les dictionnaires. Ils font alors officiellement partie de la langue.

    La formation des mots

    ​​Le contexte sociolinguistique

    Il arrive que la langue varie d'un pays à l'autre pour des raisons de préférences ou d'habitude. Par exemple, le Québec et la Belgique ont tendance à féminiser les nouveaux noms, tandis que la France a tendance à les masculiniser.

    Dû au nombre important de francophones en France (62 968 000 locuteurs), ce pays fait naturellement office de référence lorsqu'une décision doit être prise au sujet de la langue.

    Trampoline

    En France, l'usage voulait que le mot « trampoline » soit un nom masculin. Toutefois, au Québec et en Belgique, l'usage voulait que ce ​mot soit féminin.

    Lors des Olympiques de 2000, à Sydney, les commentateurs se sont rendu compte de la variation et les journalistes ont peu à peu adopté le masculin dans leur langage. Ainsi, ce mot a longtemps été masculin. 

    Cependant, en 2018, l'Office québécois de la langue française a reconnu que ce mot pouvait être employé au féminin ou au masculin. Par conséquent, les deux formes sont maintenant acceptées. 

    Source : Office québécois de la langue française

     

    Le vocabulaire de la francophonie
    Les québécismes

     

  • La phonétique

    La phonétique

     

    La phonétique est l'étude des sons du langage.

    L'alphabet phonétique

     

    Lorsque l’on parle, plusieurs muscles et organes de l’appareil vocal sont utilisés : poumons, larynx, cordes vocales, langue, lèvres, etc. Selon la disposition de la mâchoire, de la langue et des lèvres, l’être humain est capable de produire différents sons. Certains sons reviennent dans toutes les langues, mais en général, chaque langue a des sons qui lui sont propres.


    L’appareil vocal
    Appareil vocal - langue - cordes vocales

    • En français, on distingue et reconnaît 36 sons. En phonétique, on va utiliser le terme phonème pour désigner les sons. Les linguistes ont donc créé un alphabet qui représente non pas la manière d’écrire le mot, mais la ​​manière de le prononcer. À chacun des 36 phonèmes de la langue française correspond une lettre de l’alphabet phonétique international. Dans les dictionnaires, on trouve généralement la transcription phonétique d'un mot entre crochets. Cette transcription aide les gens à savoir comment le mot devrait se prononcer.

    Dans l’alphabet phonétique international, on distingue deux catégories de sons :

    1. Les voyelles
    2. Les consonnes

     

    Les voyelles et les consonnes de l'alphabet phonétique ne sont pas les mêmes que dans la langue écrite puisque cet alphabet traite des sons du langage et non de l'écriture des mots d'une langue.

    Les voyelles et leur transcription en alphabet phonétique

     

    On distingue les voyelles dans la manière de produire le son. Lorsque l'on émet une voyelle, il n’y a absolument aucune occlusion (fermeture) qui est faite, c'est-à-dire que l’air passe librement, sans que la langue ou les lèvres ne bloquent les sons. Tout comme dans la langue écrite, la voyelle est un élément essentiel de la syllabe, car cette dernière doit être composée d'au moins une voyelle ou plus.

    Certaines voyelles de l’alphabet phonétique international (API)

    Les voyelles 

    Il y a en tout 16 voyelles différentes dans le français phonétique. On peut aussi distinguer des voyelles antérieures (celles qui se disent lorsque la langue est placée à l’avant de la bouche), des voyelles postérieures (celles qui se disent lorsque la langue est placée à l’arrière de la bouche) et des voyelles nasales (celles qui se forment en faisant passer une partie de l’air par le nez).

     

    Les voyelles nasales de la langue française
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    Il arrive parfois qu’il y ait des -e muets dans un mot dont le son ne se retrouve pas dans la prononciation orale, comme dans habillementchaleureusementvoisine, etc. Le -e muet est une voyelle qui ne se retrouve pas dans la transcription phonétique puisqu'il ne s'agit pas d'un son qui s'entend.

    Les consonnes et leur transcription en alphabet phonétique

     

    Les consonnes se définissent par le bruit qu’on entend lorsqu’il y a une obstruction (totale ou partielle) lors du passage de l’air dans le conduit vocal. Cette obstruction peut se faire par les lèvres ou par la langue.
     

    Les 17 consonnes de la langue phonétique française
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    Une consonne occlusive est celle qui se fait avec une obstruction totale du conduit vocal. Par exemple, pour produire le son [p], on doit fermer les lèvres, c’est pourquoi on parle d’obstruction totale.

    Une consonne constrictive est celle qu'on obtient par obstruction partielle du conduit vocal. Par exemple, pour produire le son [f], on ferme un peu les lèvres en laissant tout de même passer un filet d’air. Il y a obstruction, mais elle n’est que partielle.

     ​

    Il y a au total 20 consonnes en français, incluant les trois semi-consonnes. Elles portent le nom de semi-consonnes parce que le passage de l'air se rapproche de celui des voyelles. C’est le cas de [j], [Ч] et [w].

     La « parlure québécoise »

     

    Le parler québécois est caractérisé par plusieurs phénomènes phonétiques : la diphtongaison, l'affrication et plusieurs autres qui sont décrits sur le site suivant:
    Les principales caractéristiques phonétiques du français parlé au Québec.
    Ces phénomènes expliquent « l'accent » québécois en général ou les « accents » régionaux. Attention de ne pas confondre ces « accents » avec les argots qu'on retrouve parfois en France.

  • Les néologismes (les nouveaux mots)

     

    La langue française évolue sans cesse. On cesse d'utiliser certains mots, mais on en crée aussi de nouveaux pour désigner de nouvelles réalités. On peut également donner un nouveau sens à un mot déjà existant. On appelle néologismes les mots nouvellement créés.  

     

    Pourquoi créer de nouveaux mots?

     

    On invente des mots pour désigner de nouveaux objets, de nouvelles réalités, de nouvelles idées, etc. C’est pourquoi les linguistes et les responsables du contenu des dictionnaires mettent souvent ces ouvrages à jour. Ils y ajoutent notamment les mots nouveaux du lexique officiel de la langue.


    Les néologismes sont fréquents dans les domaines techniques et pour les technologies. Notamment, plusieurs nouveaux termes ont été inventés pour rendre compte des inventions associées à la révolution informatique que nous vivons depuis plus d'une trentaine d’années.
    1. Internaute
    2. Courriel
    3. Clavarder
    4. Télécopieur
    5. Souris (pour ordinateur)
    6. Numériseur
    7. Pirate informatique

    Les néologismes peuvent aussi venir remplacer des mots existants jugés désuets ou perçus négativement.

    On préfère maintenant le terme handicapé au mot infirme. La nouvelle désignation de cette réalité est jugée moins discriminante.

     

    Les néologismes ont pour mission de combler toutes les lacunes présentes dans la langue pour désigner des réalités nouvelles.

    1. Blitz
    2. Café-bistro
    3. Coupon-rabais
    4. Glissade d'eau
    5. Globalisation
     

    Pour qu'un mot soit qualifié de néologisme, il ne suffit pas de l'utiliser qu'une seule fois. Il faut qu'il soit accepté et employé par un grand nombre d'interlocuteurs.

    Chaque année, seule une centaine de mots est retenue sur les 450 nouveaux termes susceptibles d’entrer dans le dictionnaire. Pour y figurer, les mots doivent prouver leur capacité à durer en tant que terme usuel de la langue française. ​

    La formation de nouveaux mots

     

    Il existe plusieurs façons de former des mots nouveaux. Ces méthodes tiennent compte du sens du mot et des composantes de la langue.

    1. La dérivation
    2. Le télescopage
    3. L'abrègement
    4. La composition

     

    Voici quelques exemples de formation de néologismes.

    1. Télécharger est un mot formé par dérivation. Il est composé du verbe charger et du préfixe télé- qui signifie à distance ou loin

    2. Courriel est un mot-valise formé de courrier et d'électronique comme alternative à e-mail (anglicisme).

    3. Bédé est issu de l'acronyme BD (bande dessinée).

    4. Hors-jeu est un nom composé employé notamment au hockey. Il est formé de la préposition hors et du nom jeu.

    5. LogicielbaladeurVTT (véhicule tout terrain) sont des néologismes créés par les commissions ministérielles de terminologie pour éviter l'emploi d'anglicisme.

    6. Pourriel est un mot-valise formé de poubelle et de courriel (ou de pourri et de courriel) pour désigner du courrier électronique (souvent publicitaire) non sollicité et envahissant.

     

     

    LES RÉFÉRENCESProcédés de formation des mots
    Les préfixes et les suffixes classés selon leur origine latine ou grecque

    Les suffixes en français classés selon la nature des mots obtenus

    Les mots-valises

    Le télescopage et les mots-valises

    Sigles et acronymes

  • Le vocabulaire de la francophonie

     

    ​​​Plusieurs pays font partie de la francophonie, c'est-à-dire que tous les locuteurs de ces pays parlent un français commun, formé d’une base de mots et expressions que l’on pourrait qualifier de français international. Mais la langue a tout de même évolué différemment d’un pays à l’autre. C’est pourquoi certaines expressions et certains mots ne s’entendent qu’en France, qu'en Belgique, qu'en Suisse, qu’en Acadie, qu’au Sénégal, etc.

    ​​Les francismes

    Les mots que l’on n’entend qu’en France sont nommés francismes.​
    1. Aoûtien désigne une personne qui prend ses vacances en août.
    2. Papillon désigne un avis de contravention.

    Les belgicismes

    Les belgicismes sont les mots français qui sont utilisés seulement en Belgique. 1. L’expression être bleu de quelqu’un signifie aimer passionnément quelqu'un.
    2. Nonante signifie quatre-vingt-dix.

    Les helvétismes

    Les mots qualifiés d’helvétismes ne sont utilisés qu’en Suisse.
    1. Le verbe barjaquer signifie bavarder pour ne rien dire.
    2. Une cramine signifie un froid intense.

    Les acadianismes

    Les acadianismes sont des mots qui ne sont utilisés que dans les régions de l’Acadie.


    1. L’expression Ça me fait zire! signifie Ça me dégoûte!
    2. Le nom berlicoco désigne le cône du pin.

     

    ​​Les africanismes

    Plusieurs pays africains sont des pays francophones. Dans ces pays, le vocabulaire comporte aussi sa part de mots inusités. Ce sont les africanismes.​
    1. Un griot est un poète, un conteur.
    2. Un vélo poum-poum est un vélomoteur.

     

    Les registres et les niveaux de langue
    Les variétés de langue

  • Les emprunts aux autres langues

     

    Au cours de son histoire, le français a puisé de nouveaux mots dans de nombreuses langues. Aujourd’hui, ces mots n’ont plus l’apparence de mots étrangers.

    Les apports d’autres langues au lexique français proviennent en grande majorité du latin et du grec, bien que l’on trouve aussi des mots issus de l’anglais, de l’arabe, de l’italien, de l’espagnol et d’autres langues.

     

     

     

     

    Certains mots ont été empruntés et complètement francisés, tant dans la prononciation que dans la forme écrite.
    1. Choucroute vient de l’allemand sauerkraut.
    2. Redingote vient de l'anglais riding-coat.

    ​ 
    ​ D’autres mots ont plutôt conservé la graphie de la langue d’origine.

     

     

    1. Allegro (mot italien)
    2. Scooter (mot anglais)

    Les emprunts

     

    Le latin

    Le latin a continué d'influencer le lexique français même longtemps après la conquête romaine. Toutefois, l'intégration des mots latins dans la langue française ne s'est pas faite de la même façon que durant l'époque romaine. En effet, les mots ont été introduits par des membres de l’élite intellectuelle. Ces mots ont conservé une forme écrite et une prononciation semblables aux mots dont ils tirent leur origine. 

    D’ailleurs, plusieurs mots français ont la même origine latine, mais se trouvent aujourd’hui dans la langue sous deux formes : la forme populaire (issue bien souvent de l'époque romaine) et la forme savante (issue de l'introduction par l'élite intellectuelle).

    1. Le mot d'origine latine auscultare est devenu sous la forme française populaire écouter et ausculter sous la forme française savante.

    2. Le mot d'origine latine integer est devenu sous la forme française populaire entier et intègre sous la forme française savante.

    3. Le mot d'origine latine fragilis est devenu sous la forme française populaire frêle et fragile sous la forme française savante.

    Le grec

     

    Le grec a été une autre source de nouveaux mots du lexique français. L’influence de cette langue de l’Antiquité apparait à la fois dans des mots et dans des éléments (préfixes et suffixes) entrant dans la composition des mots. Les mots d’origine grecque sont souvent liés aux domaines des arts et des sciences. La plupart d’entre eux comportent les lettres chthphrh et y.

    1. Athée vient de atheos (qui signifie qui ne croit pas aux dieux).
    2. Chronomètre vient de chronos (temps) et metron (mesure).

    L’arabe

    L’arabe a aussi influencé le lexique français, surtout pendant la période des croisades du Moyen Âge. Le français moderne compte environ 300 mots provenant de l’arabe. Certains ont directement fait le saut de l’arabe au français, alors que d’autres sont arrivés dans la langue française après avoir été intégrés à une autre langue, comme le latin, l’italien ou l’espagnol.

    1. Calife (qui signifie chef suprême de la communauté islamique) vient de l'arabe khalifa.
    2. Algèbre vient du latin algebra, emprunté à l'arabe al-djabr.
    3. Assassin vient de l'italien assassino, emprunté à l'arabe assasin.

    L’italien

    L’italien a influencé le français pendant la Renaissance. Notre langue compte aujourd’hui près d’un millier de mots empruntés à l’italien.

    1. Balconbanquecanonconcertmoustache, etc.

    L’espagnol

     

    Environ 300 mots français proviennent de l’espagnol. Cette influence découle principalement de la colonisation de l’Amérique du Sud par les Espagnols. Les conquérants ont alors emprunté plusieurs mots aux Autochtones que les Français ont, par la suite, repris et adaptés.

    1. Bolérocamaradeguérillasieste, etc. sont des mots directement empruntés à l'espagnol.

    2. Chocolat, de l'espagnol chocolate, est emprunté à l'aztèque chocolatl.  Maïs, de l'espagnol maíz, est emprunté à l'arawak haïtien mahiz. Ces mots, qui sont d'origine autochtone, ont fait leur entrée dans la langue espagnole, puis ont été intégrés dans la langue française.

    L’anglais

     

    L’anglais a influencé le lexique français plus tard dans l’histoire. Quelques mots anglais ont été intégrés au français au 18e siècle, mais c’est surtout au cours du 19e et du 20e siècle que les emprunts à l’anglais sont devenus importants.

    1. Blazercampingcomitéconteneurrailtourismetunnel, etc.

     

    Plusieurs emprunts à l’anglais ne servent pas à combler l’absence de mots en français pour désigner une réalité, mais découlent plutôt de l’effet de mode, l’anglais étant devenu la langue internationale la plus importante. Ces termes sont qualifiés d’anglicismes. Il arrive souvent qu’on les utilise sans savoir qu’il s’agit d’anglicismes. De nombreux dictionnaires et outils sur Internet ont d’ailleurs été créés pour aider les locuteurs francophones à employer des mots équivalents issus du français.

     

    Les anglicismes

     

    Le pluriel des mots empruntés

     

    La tradition a voulu conserver les marques du pluriel des langues d’origine. Toutefois, les rectifications orthographiques de 1990 encouragent l'intégration de ces mots empruntés aux règles du français en ajoutant un s au pluriel.​
    Marques traditionnelles du pluriel
    1. des duplicata (règle latine)
    2. des matches (règle anglaise)
    3. des spaghetti (règle italienne)
    4. des barmen (règle anglaise)
    Marques plurielles proposées par les rectifications orthographiques
    1. des duplicatas
    2. des matchs
    3. des spaghettis
    4. des barmans​


    La formation des mots

     

    LES RÉFÉRENCES

    Les sources du lexique français