La nouvelle littéraire
La nouvelle littéraire est un récit fictif très bref qui fait appel à la réalité et qui, la plupart du temps, ne comporte pas de situation finale. Généralement, elle se termine avec un dénouement inattendu qu’on appelle la chute. Comme il s'agit d'un court récit, la nouvelle littéraire comporte peu de personnages, peu d’actions et peu de lieux. L’action est souvent menée par un seul personnage.
- Le portrait psychologique du personnage principal
- La chute, fin inattendue ou mystérieuse
- La nouvelle, genre dans lequel la concision est de mise
- Exemple d'une nouvelle littéraire
- La structure de la nouvelle littéraire
On associe certaines caractéristiques à la nouvelle littéraire.
1. Elle est brève.
2. Elle renferme des éléments vraisemblables (lieux, personnages, objets et évènements dont l'existence est probable).
3. L'intrigue repose principalement sur l'évolution psychologique du personnage principal.
4. La finale réussit à provoquer une réaction chez le lecteur en raison de sa nature mystérieuse, surprenante ou inattendue.
Le portrait psychologique du personnage principal
Que l'on ait affaire à une nouvelle fantastique, réaliste, policière ou de science-fiction, les états d'âme du personnage principal, ses hésitations, ses réflexions, occupent toujours une large part du récit. L'élément déclencheur est souvent une atteinte à l'une des caractéristiques bien ancrée dans la personnalité du protagoniste. L'intrigue repose principalement sur le cheminement psychologique du personnage principal à la suite de cet élément déclencheur.
Monsieur Tanguay était inquiet. Pourquoi sa femme ne rentrait-elle pas à la maison? Ce n'était pas dans ses habitudes. Lui était-il arrivé quelque chose? Malheur! Il ne saurait vivre sans elle. Il se rongeait les sangs. Il devait se calmer. Elle ne devait tout simplement pas avoir vu l'heure passer. Il se frottait les mains moites en tentant de contrôler sa respiration. Tout allait s'arranger. Il fallait que tout s'arrange...
L’évolution du personnage
Dans un texte narratif, pour que les lecteurs puissent se faire une représentation appropriée de l’évolution du personnage principal, on le présente souvent sous deux angles complémentaires :
1. dans son extériorité : son apparence physique, son âge, ses comportements, ses relations avec les autres, son statut social, ses paroles, etc.;
2. dans son intériorité : ses sentiments, ses émotions, ses pensées, ses représentations, son attitude, ses motivations, etc.
Dans une nouvelle littéraire, un portrait psychologique réussi présente l'essentiel du personnage. Puisqu'il s'agit d'un récit bref, ce sont les caractéristiques psychologiques qui seront principalement mises en valeur. Pour donner corps à un portrait psychologique, le scripteur confèrera très souvent une caractéristique prédominante à son personnage principal et fera en sorte qu'elle sera déterminante dans le déroulement de l'intrigue.
Une nouvelle littéraire réussie permettra au lecteur d'explorer la profondeur et la complexité de la nature humaine. C'est l'univers psychologique révélé par les mots de l'auteur qui confère cette dimension supplémentaire à la lecture.
La chute, fin inattendue ou mystérieuse
La chute d’une histoire, c’est sa fin inattendue.
Une nouvelle littéraire bien conçue doit se terminer par un évènement inattendu ou mystérieux capable de déclencher une réflexion chez le lecteur. La fin souvent appelée chute doit être un point fort dans la narration, un coup de fouet soudain, qui serait la raison d'être même de la nouvelle. Selon cette perspective, toute la narration doit converger vers ce dénouement surprise.
Si l'on choisit de construire une nouvelle au dénouement inattendu, il faut s'assurer que la révélation finale ouvre la voie à une réinterprétation de la nouvelle, qu'elle force le lecteur à revenir sur le texte pour lui donner un autre sens. Il ne s'agit donc pas seulement de chercher à surprendre pour surprendre.
La finale, bien que surprenante, doit être cohérente avec l'ensemble du texte. Faire mourir un personnage n'est pas la seule finale pouvant créer un effet-choc. Il faut user de créativité, mais surtout s'assurer d'avoir en main un scénario bien construit qui forcera le lecteur à revenir sur le texte pour y découvrir des subtilités qui lui avaient échappé à la première lecture.
Il n’y a pas de recette pour créer une chute, mais voici quelques stratégies utiles :
1. choisir un titre qui produit une fausse interprétation des faits ou des actions;
2. mystifier les lecteurs en jouant sur le double sens d'un mot important dans le récit;
3. dénouer l'histoire par un retournement de situation qui ne brisera pas la cohérence du récit;
4. révéler un élément, à la toute fin, qui apportera un nouvel éclairage sur l'histoire;
5. clore le récit par un élément déroutant et donnant lieu à plusieurs interprétations.
Il est à noter qu'il faut éviter que la chute soit finalement un rêve, une pièce de théâtre, un film, un enfant qui s'amusait avec ses jouets, etc.
La nouvelle, genre dans lequel la concision est de mise
Il n'est pas donné à tout le monde d'écrire de bonnes nouvelles. Chaque phrase doit être pesée et minutieusement attachée aux autres. La nouvelle est un texte tricoté serré qui ne laisse pas de place aux éléments inutiles. Elle exige un sens aigu de l'économie et de la pertinence, mais elle demande aussi de savoir raconter de manière à garder l'attention des lecteurs à chaque instant.
Des auteurs sont reconnus pour leurs nouvelles littéraires.
1. Dino Buzzati, auteur de Le défunt par erreur et plusieurs autres nouvelles.
2. Guy de Maupassant, auteur de La folle, Boule de suif, La parure, Le horla et plusieurs autres nouvelles.
Exemple d'une nouvelle littéraire
Cauchemar en jaune est un bon exemple de concision, de portrait psychologique développé et de finale surprenante.
Cauchemar en jaune
Il fut tiré du sommeil par la sonnerie du réveil, mais resta couché un bon moment après l'avoir fait taire, à repasser une dernière fois les plans qu'il avait établis pour une escroquerie dans la journée et un assassinat le soir.
Il n'avait négligé aucun détail, c'était une simple récapitulation finale. À vingt heures quarante-six il serait libre, dans tous les sens du mot. Il avait fixé le moment parce que c'était son quarantième anniversaire et que c'était l'heure exacte où il était né. Sa mère, passionnée d'astrologie, lui avait souvent rappelé la minute précise de sa naissance. Lui-même n'était pas superstitieux, mais cela flattait son sens de l'humour de commencer sa vie nouvelle à quarante ans, à une minute près.
De toute façon, le temps travaillait contre lui. Homme de loi spécialisé dans les affaires immobilières, il voyait de très grosses sommes passer entre ses mains; une partie de ces sommes y restait. Un an auparavant, il avait « emprunté » cinq mille dollars, pour les placer dans une affaire sûre, qui allait doubler ou tripler la mise, mais où il en perdit la totalité. Il « emprunta » un nouveau capital, pour diverses spéculations, et pour rattraper sa perte initiale. Il avait maintenant trente mille dollars de retard, le trou ne pouvait guère être dissimulé désormais plus de quelques mois et il n'y avait pas le moindre espoir de le combler en si peu de temps. Il avait donc résolu de réaliser le maximum en argent liquide sans éveiller les soupçons, en vendant diverses propriétés. Dans l'après-midi il disposerait de plus de cent mille dollars, plus qu'il ne lui en fallait jusqu'à la fin de ses jours.
Et jamais il ne serait pris. Son départ, sa destination, sa nouvelle identité, tout était prévu et fignolé, il n'avait négligé aucun détail. Il y travaillait depuis des mois.
Sa décision de tuer sa femme, il l'avait prise un peu après coup. Le mobile était simple : il la détestait. Mais c'est seulement après avoir pris la résolution de ne jamais aller en prison, de se suicider s'il était pris, que l'idée lui était venue : puisque de toute façon il mourrait s'il était pris, il n'avait rien à perdre en laissant derrière lui une femme morte au lieu d'une femme en vie.
Il avait eu beaucoup de mal à ne pas éclater de rire devant l'opportunité du cadeau d'anniversaire qu'elle lui avait fait (la veille, avec vingt-quatre heures d'avance) : une belle valise neuve. Elle l'avait aussi amené à accepter de fêter son anniversaire en allant dîner en ville, à sept heures. Elle ne se doutait pas de ce qu'il avait préparé pour continuer la soirée de fête. Il la ramènerait à la maison avant vingt heures quarante-six et satisferait son goût pour les choses bien faites en se rendant veuf à la minute précise. Il y avait aussi un avantage pratique à la laisser morte : s'il l'abandonnait vivante et endormie, elle comprendrait ce qui s'était passé et alerterait la police en constatant, au matin, qu'il était parti. S'il la laissait morte, le cadavre ne serait pas trouvé avant deux ou peut-être trois jours, ce qui lui assurait une avance confortable.
À son bureau, tout se passa à merveille; quand l'heure fut venue d'aller retrouver sa femme, tout était paré. Mais elle traîna devant les cocktails et traîna encore au restaurant; il en vint à se demander avec inquiétude s'il arriverait à la ramener à la maison avant vingt heures quarante-six. C'était ridicule, il le savait bien, mais il avait fini par attacher une grande importance au fait qu'il voulait être libre à ce moment-là et non une minute avant ou une minute après. Il gardait l'œil sur sa montre.
Attendre d'être entrés dans la maison l'aurait mis en retard de trente secondes. Mais sur le porche, dans l'obscurité, il n'y avait aucun danger; il ne risquait rien, pas plus qu'à l'intérieur de la maison. Il abattit la matraque de toutes ses forces, pendant qu'elle attendait qu'il sorte sa clé pour ouvrir la porte. Il la rattrapa avant qu'elle ne tombe et parvint à la maintenir debout, tout en ouvrant la porte de l'autre main et en la refermant de l'intérieur.
Il posa alors le doigt sur l'interrupteur et une lumière jaunâtre envahit la pièce. Avant qu'ils aient pu voir que sa femme était morte et qu'il maintenait le cadavre d'un bras, tous les invités à la soirée d'anniversaire hurlèrent d'une seule voix :
- Surprise!
Fredric Brown
La structure de la nouvelle littéraire
La nouvelle littéraire se divise en quatre ou cinq étapes:
La situation initiale: Elle présente habituellement les personnages, le lieu, le temps et l'action de départ. Elle décrit l'état d'équilibre.
L'élément déclencheur: Cette étape vient bouleverser l'ordre normal des choses. Le personnage principal se retrouve dans une situation fâcheuse.
Les péripéties: Ce sont les actions qu'entreprend le personnage pour résoudre sa situation.
Le dénouement: Il s'agit de la chute du récit qui doit provoquer un effet de surprise.
La situation finale: Il n'y a souvent aucune situation finale. Toutefois, elle peut être brève et place le personnage dans une nouvelle situation.
À consulter :
- La création du personnage principal
- Des sources d'inspiration pour la création d'une nouvelle littéraire
Il ne faut pas confondre la nouvelle littéraire avec la nouvelle journalistique.
Catégories
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La création du personnage principal
Dans une nouvelle littéraire, un portrait psychologique réussi présente l'essentiel du personnage. Puisqu'il s'agit d'un récit bref, ce sont les caractérisitiques psychologiques qui seront principalement mises en valeur. Pour donner corps à un portrait psychologique, le scripteur conférera très souvent une caractéristique prédominante à son personnage principal et fera en sorte qu'elle sera déterminante dans le déroulement de l'intrigue.
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Trucs pour construire un personnage principal dans une nouvelle littéraire
- Des idées de personnages et d'intrigues
Trucs pour construire un personnage principal dans une nouvelle littéraire
Une nouvelle littéraire réussie permettra au lecteur d'explorer la profondeur et la complexité de la nature humaine. C'est l'univers psychologique révélé par les mots de l'auteur qui confère cette dimension supplémentaire à la lecture.
Délimiter les caractéristiques principales du personnage avant l'écriture d'une nouvelle littéraire aide grandement à l'accomplissement de cette tâche.
1. Déterminer le nom du personnage principal, son âge, son sexe et sa caractéristique principale.
- Laurette est une femme de 40 ans qui n'attend qu'une chose : gagner à la loterie.
2. Brosser le portrait psychologique du personnage en vous inspirant des questions suivantes : Poursuit-il des rêves ? Quelles sont les caractéristiques internes qui font de votre personnage une entité unique, particulière ? Est-il habité par des craintes, des angoisses ? Si oui, dites pourquoi.
- Laurette croit que le bonheur est dans l'éventuel million qu'elle ne gagnera sûrement jamais. Elle est défaitiste. Elle est incapable d'apprécier les bonheurs du quotidien puisque rien n'arrive à la hauteur d'un gain impressionnant à la loterie.Des idées de personnages et d'intrigues
On peut affirmer que la porte d'entrée de l'écriture d'une nouvelle littéraire est le personnage.
Voici des idées de créations propres au genre nouvelle littéraire articulées à partir d'un personnage dont les caractéristiques psychologiques principales ont été bien dépeintes au préalable.
Personnage principal Caractéristiques psychologiques principales Action principale Aboutissement inattendu Une femme d'un certain âge Elle est extrêmement commère, elle passe son temps à observer la voisine, elle la juge, la trouve pathétique. Un soir, la femme décide de scruter sa voisine de plus près en utilisant des longues-vues pour entrer dans l'intimité de la dame. Ce qu'elle voit la saisit : sa voisine l'espionnait également. Toutes deux se surprennent en train de s'épier mutuellement, munies de longues-vues. Un romancier Il n'a plus d'inspiration, il vit dans une angoisse profonde. Un soir, l'inspiration lui vient comme jamais auparavant, il écrit sans arrêt pendant 5 jours. Il remet à son éditeur un ouvrage comptant 500 pages sur lesquelles figure une seule et même phrase, celle-ci répétée une tonne de fois. Une jeune femme Elle tombe rapidement en amour, elle est superficielle, l'apparence passe avant toute chose dans le choix de ses conquêtes. Un jour, elle laisse tomber son amour récent pour un autre, et ce, très facilement, comme on échange un objet sans valeur, sans complications apparentes. Il s'agissait en fait d'un blouson. C'était le cinquième avec lequel elle était tombée en amour durant le mois. Un homme dans la trentaine avancée Il est éperdument en amour avec la serveuse du café du coin, mais il est trop timide pour lui parler en personne. Un jour, il se décide enfin à parler à la femme de ses rêves. Toutefois, pris dans sa timidité, il décide de lui écrire une carte. La serveuse ouvre la carte dans laquelle il est écrit : « Puis-je avoir un café s.v.p.?
P.S. Deux sucres, deux laits. »-
Pour que la nouvelle littéraire soit réussie, il faut que l'aboutissement (la chute, la finale) soit cohérent avec le portrait psychologique précédemment déployé.
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Des sources d'inspiration pour l'écriture d'une nouvelle littéraire
Trouver son inspiration dans un début d'histoire déjà bien construit peut aider l'amorce de l'écriture d'une nouvelle littéraire. Toutefois, cela ne sert qu'à donner des idées, il ne faut pas copier des passages des récits consultés.
1. Par une froide soirée de novembre, un petit homme marchait péniblement le long d'une allée, portant sur ses épaules un énorme sac, plein à craquer. Il avançait, d'une démarche fugitive et empruntée, tel un vieux bâtard fatigué qui sent instinctivement que seule une extrême prudence peut le mettre à l'abri d'une agression. Cet homme ne vivait pas dans l'illégalité, il n'avait pas lieu de craindre d'être molesté par les forces de l'ordre. Et pourtant tout dans son comportement trahissait la culpabilité et la peur d'être reconnu...
2. Dans la partie la moins éclairée de son salon, disposant d'une simple feuille de papier et d'un stylo bille, l'homme avait le corps aussi vide d'énergie que sa tête était vide d'idées. Sa muse l'avait quitté, sans préavis, laissant le créateur bien démuni. L'homme se sentait ridicule. Le calme avait pris depuis deux ans toute la place de sa vie, mais c'était un calme tendu, austère. Une larme coula tout au long de sa joue pour atterrir sur la page toujours vierge...
3. C'était un samedi, vers la fin de l'automne. Les nuages gris roulaient dans le ciel, sous la poussée du vent qui sifflait dans les arbres. J'étais allongé sur l'herbe, je pensais à tout et à rien. J'aimais bien être couché et regarder le ciel. J'étais transporté par cette contemplation de l'infini quand j'entendis une voix douce, mélodieuse, en parfait accord avec la beauté des choses. En me relevant, je vis...
4. Mary attendait le retour de son mari. Elle regardait souvent la pendule, mais elle le faisait sans anxiété. Uniquement pour le plaisir de voir approcher la minute de son arrivée. Son visage souriait. Chacun de ses gestes paraissait plein de sérénité. Penchée sur son ouvrage, elle était d'un calme étonnant. Son teint - car c'était le sixième mois de sa grossesse - était devenu merveilleusement transparent, les lèvres étaient douces et les yeux au regard placide semblaient plus grands et plus sombres que jamais. À cinq heures moins cinq, elle se mit à écouter plus attentivement et, au bout de quelques instants, exactement comme à tous les jours, elle entendit le bruit des roues sur le gravier...5. Depuis son arrivée à l'aéroport, Jean-François Migneault fait les cent pas dans la section des arrivées. Incapable de s'arrêter un seul instant; ni de s'éloigner des grandes portes fermées qui le séparent de la salle des douanes. Incapable de s'asseoir et d'ouvrir le journal qu'il tient roulé serré dans sa main droite. Comme s'il se préparait à frapper le museau d'un chien fou. Est-ce que le quotidien contient encore aujourd'hui une bombe prête à lui exploser en pleine figure ? Est-ce qu'on y fait allusion au retour de son fils, Raphaël ? Il n'en sait rien...
Des phrases dont le pouvoir d'évocation est grand peuvent également susciter des idées de création intéressantes. Celles-ci peuvent être placées à différents endroits du texte, là où le scripteur le juge pertinent.
1. Elle éprouvait souvent une hâte d'arriver enfin.
2. Elle était morte. Sa mère était morte et elle n'en avait rien su.
3. À cette époque, j'étais à l'âge où la mort est encore une chose esthétique.
4. Elle détestait tout ce qui n'était pas coutumier, le progrès dans la vie n'était pour elle que d'assembler de semblables jours au passé.
5. J'entendais la pluie battre sans cesse contre la fenêtre de l'escalier et le vent hurler dans le bosquet derrière la maison; je devins peu à peu froide comme une pierre, mon courage m'abandonna.
6. Le garçon leva les yeux, reconnaissant, il essaya de sourire, et une sorte de lumière éclaira un bref instant son visage pâle.
7. Ses yeux devinrent sombres, et s'embuèrent de larmes, une main de glace oppressait son coeur.
8. Le défi qu'il se lançait dépassait les limites de ses capacités physiques.
9. Il y a trois semaines, j'ignorais jusqu'à l'existence de cette chambre noire.
10. Elle n'aimait la mer qu'à cause de ses tempêtes, et la verdure seulement lorsqu'elle était clairsemée parmi les ruines.
11. Ce furent à peine dix secondes d'une terreur sans fin.
12. Un sentiment de soulagement se mêlait à une sourde culpabilité. -
La nouvelle journalistique et le fait divers
1. La nouvelle journalistique est un texte objectif qui, à partir d'un événement d'actualité, met en scène le plus efficacement possible l'essentiel des faits nouveaux ou intéressants. Elle vise à informer le plus précisément et le plus rapidement possible, de façon simple et concise.
2. Le fait divers, dans le domaine journalistique, traite des événements qui ne sont classables dans aucune des rubriques qui composent habituellement un média d'actualité (international, national, politique, économie, etc.) et qui sont, par conséquent, regroupés au sein d'une même rubrique malgré l'absence de liens qui les unissent. Il s'agit généralement d'événements tragiques, tels que les crimes, les accidents ou de faits cocasses, insolites, etc. Bref, tout événement susceptible de piquer la curiosité des lecteurs et des lectrices en raison du fait qu'il sorte de l'ordinaire. Généralement, l'événement décrit est d'intérêt régional et non international.Que ce soit pour l'écriture d'un fait divers ou d'une nouvelle journalistique, la mission qui doit principalement occuper le scripteur est celle d'en dire le plus possible en utilisant un minimum de mots, tout en maintenant l'intérêt du public auquel il s'adresse.
Les caractéristiques de la nouvelle journalistique ou du fait divers
La nouvelle journalistique et le fait divers sont conçus pour qu'un lecteur, un téléspectateur ou un auditeur pressé, mais désirant être bien informé, puisse savoir rapidement ce dont il est question. Les faits sont exposés par ordre d'importance décroissant, c'est-à-dire du plus important au moins important.
Certains éléments accompagnent souvent le texte d'une nouvelle journalistique et d'un fait divers.
Le titre : il a pour mission d'annoncer le sujet, de déclencher l'envie de lire le texte. Il doit piquer la curiosité. Un titre commence toujours par une majuscule, mais ne se termine jamais par un point.
La photo : tout comme le titre, la photo peut annoncer le sujet et piquer la curiosité du lecteur ou de la lectrice. Cette photo peut représenter des personnes qui ont joué un rôle important dans l'événement raconté, une scène de l'évènement, un lieu ou un objet relié à l'événement. La photo est généralement accompagnée d'une phrase expliquant brièvement ce qu'elle représente.
La signature : les textes sont signés par les journalistes qui les écrivent, mais proviennent souvent de grandes agences de presse auxquelles sont abonnés les différents quotidiens (L'Agence France-Presse, Associated Press, Reuter et La Presse canadienne).
Le lieu et la date de parution : le lieu et la date de parution (particulièrement pour les articles de revues) accompagnent très souvent le texte.Le contenu et la structure d'une nouvelle journalistique et d'un fait divers
Le titre et le premier paragraphe
Tant pour la nouvelle journalistique que pour le fait divers, le titre doit situer clairement le sujet. Pour sa part, le premier paragraphe (nommé très souvent chapeau ou préambule et souvent écrit en gras) résume l'essentiel de l'événement. Règle générale, dans la presse écrite et électronique, les journalistes répondent aux questions fondamentales (qui?, quoi?, où?, quand?) à l'intérieur de cette partie de la nouvelle.
1. Qui? Il s'agit de préciser les personnes ou les groupes de personnes qui ont participé à l'événement ou des animaux et des objets qui y ont joué un rôle important.
2. Quoi? Il s'agit de préciser l'événement qui a eu lieu et qui est à la base de l'écriture du texte.
3. Où? Le où concerne la précision de l'endroit où l'événement a eu lieu.
4. Quand? Le quand concerne la précision du moment pendant lequel l'événement a eu lieu.
Exemple : Trois hommes (1) de Rimouski (3) sont portés disparus depuis dimanche soir (4). Ils ne seraient jamais revenus de leur fin de semaine à la chasse (2).Le développement
C'est dans la partie du développement que l'on trouve souvent les réponses aux questions comment? et pourquoi? Il s'agit plus précisément d'y décrire ce qui s'est passé le plus fidèlement et clairement possible.
Le scripteur doit toujours avoir la préoccupation de présenter des informations susceptibles d'intéresser le lecteur.
La conclusion
La conclusion peut comporter le dernier épisode de l'événement, son impact et ses répercussions ou encore un commentaire ou un jugement formulé par le journaliste.
À la radio et à la télévision, chaque fois que la nature de l'information le permet, on insistera pour que la nouvelle se termine par un point fort, capable de retenir l'attention de l'auditeur pour ainsi le préparer à écouter la nouvelle suivante.